Homme : Usine de transformation des aliments

Cet article est pour les curieux qui souhaitent lire sur la chaine de transformation des aliments via les différents organes dont se compose notre organisme.

Homme : Usine de transformation des aliments

L’aliment et l’homme, une relation vitale. L’Homme a besoin des aliments pour vivre. Pour créer sa force musculaire et produire de l’énergie pour le métabolisme de base, assurer sa croissance lorsqu’il est enfant, réparer et renouveler ses différents tissus.

S’alimenter est donc une évidente pour l’homme car sans alimentation, il ressent la faim et la soif jusqu’à mourir.

Pour s’alimenter, l’homme a besoin de transformer les aliments. Les aliments sont transformés par la digestion, qui s’accomplit dans une véritable usine de transformation des aliments « l’appareil digestif ».

Appareil digestif

C’est un long canal où l’on distingue : la bouche avec les dents, le pharynx, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin, terminé par l’anus.

 L’appareil digestif comprend :

  • Le tube digestif, pour recevoir les aliments.
  • Les glandes digestives, qui sécrètent les liquides nécessaires pour la transformation des aliments.

I. Le tube digestif

1. La bouche et les dents

 L’être humain est omnivore. Une bonne dentition est synonyme de bonne santé, chaque dent a sa spécificité et son rôle à jouer. Canines, incisives, molaires ou prémolaires : mastication et ingestion des aliments. Nos dents doivent, quel que soit l’âge, faire l’objet d’une surveillance constante. Une dentition optimale contribue indirectement à assurer notre longévité. Un brossage efficace et une rigoureuse hygiène bucco-dentaire assurent l’entretien indispensable.

L’agencement définitif en bouche est 32 éléments.  Chaque élément joue un rôle particulier. Un code dentaire lui est assigné par les professionnels de santé (pour les soins et remboursements ultérieurs).

  • Les 8 incisives font office de couteau.
  • Les 4 canines déchiquètent.
  • Les 8 prémolaires broient.
  • Au nombre de 8 à 12 (avec ou sans dents de sagesse) les imposantes molaires aux 3 racines mastiquent et broient.
  • Les dents de sagesse sortent vers l’âge de 15 ans mais seraient de moins en moins présentes (modification de notre alimentation). Venant souvent perturber le positionnement établi, on procède généralement à leur extraction.

Les aliments sont broyés par les dents. Les incisives tranchent les aliments tendres, les canines déchirent les aliments durs en fragments que la langue pousse entre les molaires. Le broyage est facilité par la salive, qui humecte et ramollit les aliments durs

Une bonne mastication est la première étape nécessaire à la digestion ; si la mastication est insuffisante, l’appareil digestif se fatigue.

2. Le pharynx

Le pharynx est un carrefour où se croisent les voies digestives (bouche et œsophage) et les voies respiratoires (fosses nasales et larynx).

Le pharynx est divisé en 3 segments, de haut en bas : le rhinopharynx, l’oropharynx et le laryngopharynx.

Il se continue par l’œsophage et est également en relation avec l’oreille moyenne par la trompe d’Eustache.

Il joue un rôle dans l’audition, la respiration, la phonation (production de sons) et la déglutition.

Quand les aliments ont été convenablement broyés et imprégnés de salive, la langue les réunit en une bouchée qui est avalée. Pour cela, la langue, se renversant en arrière, applique le voile du palais contre la paroi du pharynx, les fosses nasales sont ainsi fermées ; en même temps, le larynx se soulève et une petite lame, l’épiglotte, s’abaissant sur son ouverture comme une soupape, ferme les voies respiratoires. Cet ingénieux système de « double porte », c’est-à-dire voile du palais et épiglotte, évite que les boissons et les aliments ne remontent dans les fosses nasales ou ne partent vers la trachée. L’aliment s’engage alors dans l’œsophage.

Si ces mouvements sont mal coordonnés, comme il arrive quand on parle ou on rit en avalant, les aliments, mal engagés, sont violemment rejetés par la bouche ou le nez dans un effort de toux réflexe. Cela s’appelle une « fausse route » ; elle est plus fréquente chez les sujets âgés.

3. L’œsophage

L’œsophage mesure de 20 à 30 cm. Il est délimité par deux zones sphinctériennes, sortes de « clapets » qui s’ouvrent et se ferment en fonction de l’arrivée des aliments. C’est le segment du tube digestif qui relie le pharynx à la partie supérieure de l’estomac, en descendant entre la trachée et la colonne vertébrale.

On peut décomposer l’œsophage en trois parties :

  • L’œsophage supérieur (partie reliée au pharynx), segment fermé par un muscle strié qui fait partie du sphincter œsophagien supérieur,
  • L’œsophage moyen, qui est le corps de l’œsophage,
  • L’œsophage inférieur, qui traverse le diaphragme au niveau du hiatus œsophagien. Il n’existe pas de réel sphincter anatomique à ce niveau, mais un sphincter fonctionnel, individualisé physiologiquement par son passage à travers le diaphragme.

L’œsophage est implanté de façon oblique dans l’estomac, cela forme un angle appelé angle de HIS.

Dans l’œsophage, la bouchée progresse parce que la paroi très musculeuse se resserre derrière elle et la pousse de proche en proche vers l’estomac, donc vers le bas.

Le tube digestif tout entier est ainsi animé de mouvements continus, qui rappellent ceux d’un ver quand il rampe. Ce sont les mouvements péristaltiques.

Ils se poursuivent d’un bout à l’autre de l’intestin et assurent la progression de son contenu. C’est le transit oesophago-gastro-intestinal. Ces mouvements sont particulièrement actifs dans l’estomac, où les aliments subissent un brassage énergique. La vidange gastrique se fait progressivement, par petites quantités, à travers le sphincter du pylore, pour atteindre le duodénum.

4. L’Estomac

L’estomac, placé sous le diaphragme, est une poche volumineuse communiquant avec l’œsophage par le cardia et se prolongeant par l’intestin au niveau du pylore, orifice habituellement fermé par un muscle en forme d’anneau, la valvule pylorique, qui agit comme le cordon d’une bourse. La paroi de l’estomac contient de nombreuses fibres musculaires, disposées soit en cercle (circulaires), soit en long (longitudinales), quelques-unes même sont obliques. Grâce à ces muscles, l’estomac peut se contracter énergiquement et prendre toutes sortes de formes.

5. L’Intestin grêle

C’est un tube assez étroit (3 cm de diamètre), mais très long (entre 4 et 7 mètres) et contourné en de nombreuses circonvolutions. L’intestin grêle va du pylore (à la sortie de l’estomac) situé un peu au-dessus du nombril jusqu’à la valvule iléo- caecale, située en fosse iliaque droite (en bas et à droite du ventre) où il rejoint le colon. Sa surface interne présente des cloisons transversales incomplètes et est hérissée de nombreuses saillies ou villosités intestinales, qui lui donnent un aspect velouté comparable à du duvet et en augmentent considérablement sa surface d’absorption, estimée environ à 200 m2 !

L’histologie de l’intestin grêle permet de comprendre cette fonction d’absorption de cet organe. Dans la muqueuse, on retrouve des valvules conniventes ou circulaires, qui augmentent fortement la surface de l’intestin. On dénombre également les villosités intestinales, qui sont des replis de la muqueuse dont les cellules épithéliales, ou entérocytes, sont, à leur tour, constituées de microvillosités.

Dans la sous-muqueuse, on distingue au niveau du duodénum les glandes de Brunner qui sécrètent du mucus, des glycoprotéines et des ions HCO3 (hydrogénocarbonate).

On retrouve le plexus de Meissner, des vaisseaux lymphatiques et sanguins.

Au niveau de la musculeuse, on y détecte de nombreuses fibres musculaires circulaires, qui garantissent des mouvements péristaltiques (sortes de contractions), nécessaires au brassage et à la progression des aliments.

On aperçoit également des plexus d’Auerbach.

Il est important de retenir que c’est au niveau de l’intestin grêle qu’a lieu une grande partie de l’absorption alimentaire.

6. Gros intestin (ou colon)

Il est volumineux, boursouflé, assez court (1,50 m de long). Il débute par un cul de sac et se termine par le rectum, qui aboutit à l’anus. Il communique avec l’intestin grêle par un orifice muni de deux lames formant soupape, c’est la valvule iléo-caecale, qui s’oppose au refoulement dans l’intestin grêle des matières contenues dans le gros intestin. À son origine, il porte un petit tube contourné, l’appendice, dont l’inflammation s’appelle l’appendicite.

L’histologie du colon est décrite de la façon suivante :

La muqueuse ne renferme pas de villosités ni de valvules conniventes. L’épithélium comporte des cellules caliciformes qui sécrètent un abondant mucus. La sous-muqueuse comprend les plexus de Meissner.

La musculeuse abrite des épaississements, par endroit, formant des sortes de bandelettes appelées TAENIA COLI. Ces dernières provoquent un repli de la paroi lui donnant un aspect saculaire : on nomme ces replis des Haustra.

La valvule iléo-caecale empêche les reflux de matières fécales dans l’intestin grêle.

II. Les glandes digestives

1. Les sucs digestifs

Au tube digestif sont annexées les glandes digestives. Ce sont des organes de consistance ferme qui ont la propriété de produire des liquides ou sucs digestifs, qui s’écoulent ensuite par des canaux dans le tube digestif et y transforment chimiquement les aliments, de manière à les rendre assimilables. On en distingue plusieurs sortes.

Les sucs digestifs, sécrétés par les glandes digestives, sont des substances chimiques plus ou moins épaisses, qui ont la propriété de transformer chimiquement les aliments, afin de les rendre liquides et capables de passer dans le sang. Ils contiennent beaucoup d’enzymes qui réduisent les molécules alimentaires.

2. Les glandes salivaires et la salive

Trois paires de glandes salivaires élaborent la salive, qu’elles déversent dans la bouche par de menus canaux. Les plus volumineuses sont situées au-dessous et en avant des oreilles, les parotides, dont l’inflammation produit les oreillons. Les deux autres paires sont respectivement placées sous la mâchoire inférieure et sous la langue (glandes sous- maxillaires et sublinguales).

Les trois paires de glandes salivaires sont les suivantes :

  • Les glandes parotides : ce sont les plus volumineuses, elles sont situées en avant et au-dessous de l’oreille. La salive émise est fluide et contient des amylases salivaires et des anticorps.
  • Les glandes sous-maxillaires : elles sont disposées sous le plancher buccal, elles s’étendent jusqu’à la face latérale du cou, elles fournissent une salive
  • Les glandes sublinguales : localisées sous le plancher buccal, sous la langue, elles fabriquent une salive épaisse.

Il existe également de très nombreuses petites glandes situées dans la muqueuse buccale, mais leur action est mineure. Les aliments imprégnés de salive forment le bol alimentaire. Une fois avalé (dégluti), il est poussé vers le pharynx par la langue. C’est le carrefour des voies digestive et aérienne, c’est-à-dire que tantôt l’air, tantôt les aliments y passeront, mais pas en même temps.

La mastication des aliments est accompagnée par la sécrétion de la salive qui est de l’ordre de 500 à 1 200 ml/jour. Le pH de la salive est neutre (≈ 7). La salive entraîne alors chez l’adulte, une déglutition (action d’avaler) par minute, nuit et jour.

Elle contient les éléments suivants :

  • De l’eau (99 %),
  • Des minéraux comme les électrolytes : H+ – Ca2+ – Na+ – Cl – HCO3 – PO4,
  • Des organites : comme les enzymes salivaires, des protéines plasmatiques et des mucines.

Les enzymes salivaires ont un rôle fondamental dans la digestion, notamment en attaquant les sucres lents et l’amidon.

On peut distinguer :

  • L’alpha-amylase salivaire qui hydrolyse les liaisons osidiques (entre deux sucres) de l’amidon et du glycogène, pour transformer les féculents en maltose (si on mâche longuement du pain, il prend une saveur sucrée (présence de maltose).
  • Le lysozyme : petite protéine intervenant dans l’hydrolyse des protéoglycannes des parois bactériennes.

Les protéines plasmatiques de la salive sont de l’albumine et des glycoprotéines. Les mucines salivaires sont de grosses molécules qui confèrent un aspect visqueux à notre salive. Elles lubrifient et ramollissent les aliments, facilitent la déglutition et protègent les muqueuses.

La salive possède un rôle antiseptique et lutte contre l’apparition de caries.

3. Les glandes gastriques et le suc gastrique

La paroi, épaisse, de l’estomac contient d’innombrables petites glandes qu’on ne peut voir qu’au microscope ; elles secrètent le suc gastrique.

Ce liquide riche en acide chlorhydrique (HCl) remonte parfois à la bouche et engendre des aigreurs (pyrosis).

Les principaux électrolytes contenus dans le suc gastrique sont : H30+, Na+ – K+, Cl et HCO3. La plus abondante des sécrétions est celle d’acide chlorhydrique qui rend le suc gastrique très acide (pH ≈ 2). Cependant, une épaisse couche de mucus protège la paroi de l’acidité.

L’acide chlorhydrique (HCl) joue différents rôles comme suit :

  • Trier les bactéries apportées par les aliments,
  • Transformer les éléments calcium et fer en Ca2+ et Fe2+,
  • Dégrader les protéines,
  • Transformer le pepsinogène en pepsine et permettre son action de destruction des protéines.

La pepsine, d’abord produite sous forme de pepsinogène, est chargée d’hydrolyser (dégrader les protéines) Elle forme des peptones ou polypeptides de masse moléculaire élevée.

La lipase gastrique agit sur les triacylglycérols pour libérer des acides gras et des monoacylglycérols.

Le facteur intrinsèque est une glycoprotéine sécrétée par les cellules bordantes. Il permet l’absorption de la vitamine B12 au niveau de l’iléon.

Le bol alimentaire arrivant dans l’estomac va être mélangé à l’abondante sécrétion de suc gastrique acide et constituer le chyme. Il y restera quelques heures et sera malaxé par de puissants mouvements péristaltiques.

La vidange de l’estomac se fera progressivement, par l’ouverture répétée du sphincter du pylore. À noter que la nature des aliments ingérés aura une influence sur le temps passé par le chyme dans l’estomac. Il sera très acide à la sortie de cet organe et devra être neutralisé dès son entrée dans le duodénum.

4. Le pancréas et le suc pancréatique

Le pancréas est une grosse glande rose située derrière l’estomac. Il élabore le suc pancréatique, qui se déverse dans la première partie de l’intestin grêle par le canal pancréatique.

Le pancréas est uneglandede15cmenviron,placéderrièrel’estomac. Il estindispensablecarilassuredeuxfonctions :

Exocrine : garantitladigestiondesalimentsetleurabsorption,

Endocrine : permet le maintien de la glycémie par le biais de l’insuline,

Lors du passage des aliments, la muqueuse duodénale sécrète une hormone, la cholécystokinine, qui va entraîner la sécrétion des enzymes pancréatiques suivantes :

  • Trypsine et chymotrypsine pour dégrader les protéines,
  • Amylase et un peu de maltase pour dégrader les glucides,
  • Lipase, phospholipase et cholestérol estérase pour dégrader les lipides

En outre, la cholécystokinine est également responsable de la contraction de la vésicule biliaire en début de digestion.

Le suc pancréatique est une sécrétion du pancréas exocrine. Il agit sur trois catégories d’aliments :

  1. Il continue et achève la digestion des protéines déjà commencée par le suc gastrique ; il les transforme en peptides d’abord, puis en éléments azotés plus simples et solubles, les acides aminés. Ainsi, la viande, les œufs, le fromage, , sont devenus des substances solubles dans l’eau.
  2. Il achève la digestion des féculents en les transformant en maltose, puis en
  3. Mélangé à la bile, il digère les corps gras. Il les réduit d’abord en fines gouttelettes qui forment un liquide blanc comme du lait : c’est une émulsion. Il les dégrade ensuite en un mélange de glycérine et de savon, c’est une saponification.

Le suc pancréatique est le suc digestif le plus important, puisqu’il agit sur la plupart des aliments.

5. Le foie et la bile

Le foie est le plus volumineux des viscères ; c’est une glande brune, pesant 1,5 kilogramme en moyenne (soit 2 % du poids du corps), placée sous le diaphragme à droite de l’estomac. Il crée la bile, liquide jaune d’or, verdissant à l’air, très amer, qui s’accumule d’abord dans une petite poche, la vésicule biliaire, puis s’écoule dans l’intestin grêle par le canal cholédoque, qui débouche au même point que le canal pancréatique.

Le foie est l’organe du corps qui est responsable du plus grand nombre de transformations chimiques. L’hépatologie est la discipline qui le concerne. Les hépatocytes sont les cellules composant le foie.

La bile est un liquide jaune-verdâtre, basique (dont le pH est compris entre 7,6 et 8,6), qui aide à la digestion, notamment de celle des graisses.

Elle est produite en continu par le foie (entre 500 et 1 000 ml par jour) et est stockée dans la vésicule biliaire qui la concentre.

Lorsque le chyme, riche en acides gras et provenant de l’estomac, fait sécréter la cholécystokinine, cette dernière provoque la contraction de la vésicule biliaire qui déverse son contenu par le canal cholédoque dans le duodénum.

La bile contient :

  • Des électrolytes tels que H+, K+, Ca2+, Cl et HCO3- bicarbonate qui participe à la neutralisation du chyme acide venant de l’estomac,
  • De la bilirubine qui subit au niveau du foie une « conjugaison » qui la rend non toxique,
  • Des sels biliaires à savoir le sodium (Na) et de potassium (K), sortes de détergents, qui contribuent à la formation de petites gouttelettes de graisse (micelles) par une émulsion des lipides. Les micelles seront ensuite dégradées par la lipase pancréatique. La formation de micelles est également essentielle à l’absorption des monoglycérides et du cholestérol (qu’il soit alimentaire ou qu’il provienne du foie). Même si la bile ne comporte pas d’enzymes, elle augmente la motricité de l’intestin grêle, du colon et du rectum, réajuste le pH du duodénum, favorise la digestion et l’absorption des graisses. Elle a aussi un effet protecteur contre les bactéries grâce aux sels biliaires.

6. Les glandes intestinales et le suc intestinal

Ces glandes fort petites, mais très nombreuses, sont situées dans la paroi même de l’intestin grêle ; elles y déversent le suc intestinal, qui assure la dégradation terminale des grosses molécules.

Les aliments ingérés subiront une décomposition chimique, par les sucs digestifs permettant la transformation de macromolécules (grosses molécules) non assimilables telles que protéines, amidon…, en molécules simples assimilables dans le sang puis par les cellules.

Nous l’avons vu, la vidange de l’estomac se fait de façon progressive, par petites quantités à travers le sphincter du pylore.

Le chyme, très acide devra être neutralisé à la sortie de l’estomac. Pour ce faire, les glandes de Brünner, situées dans la sous-muqueuse du premier segment duodénal, élaborent une sécrétion mucoïde alcaline qui va neutraliser l’acide du suc gastrique, tout comme le font les bicarbonates du suc pancréatique. Ces glandes sécrètent également un puissant facteur de croissance, capable de réparer les agressions de la muqueuse.

L’intestin grêle, grâce à de très nombreuses glandes situées dans sa muqueuse, sécrète le suc intestinal, qui est légèrement alcalin (pH compris entre 7,4 et 7,8).

Ce suc intestinal ne possède pas une grande quantité d’enzymes, mais celles qui sont nécessaires pour transformer le chyme en chyle, liquide blanc ne renfermant plus que des nutriments : eau, sels minéraux, acides gras, vitamines, oses, glycérol et acides aminés.

Le chyle est ralenti par les nombreux replis et villosités intestinaux, ce qui facilite l’absorption totale des nutriments par la muqueuse, c’est-à-dire le passage de la lumière intestinale (l’intérieur de l’intestin proprement dit) vers le milieu intérieur (sang et lymphe).

Les aliments ont été transformés par la digestion en un petit nombre de produits simples et solubles, capables d’être absorbés par la paroi de l’intestin grêle.

Action de la sécrétion colique et de la flore intestinale

Le chyle disparaît peu à peu de l’intestin grêle, absorbé par sa paroi. Quant aux résidus indigestes, la fraction non absorbée donc, ce sont les excréments (ou selles) qui passent dans le gros intestin et sont expulsés par l’anus après vingt- quatre heures environ.

Ces résidus comprennent des toxines et des germes, pouvant provoquer des fermentations, qui génèrent des flatulences.

Le colon sécrète uniquement du mucus par les glandes de Lieberkühn. Ce mucus va protéger les parois du colon contre une digestion par les enzymes venues de l’intestin grêle. Par ailleurs, il rend possible une lubrification nécessaire au passage des matières fécales.

Avant que le chyle atteigne le colon, la quasi-totalité des nutriments et de l’eau aura été absorbée.

Certains électrolytes tels que le magnésium, le sodium, le chlore, et les fibres alimentaires restent en place.

La majeure partie de l’eau résiduelle sera absorbée, puis le chyle va se mélanger avec le mucus et les bactéries contenues dans le colon, la flore intestinale, aboutissant alors à la formation de matières fécales (ou selles).

Les bactéries de l’intestin donnent naissance à un mécanisme de fermentation acide, mécanisme de protection qui, tant qu’il reste actif, limite le processus de putréfaction. Ce dernier processus aboutit à des produits plus ou moins toxiques, qui peuvent remonter dans l’intestin grêle et s’y développer, provoquant ballonnements, émissions de gaz, douleurs intestinales…

Une partie de ces produits absorbés peuvent accéder au foie, par la veine porte, qui sera chargée de les transformer en substances non toxiques.

Les putréfactions se développent aux dépends des résidus protéiques alimentaires, mais aussi des protéines contenues dans les sécrétions et desquamations de la muqueuse intestinale. Il est important de privilégier, dans son alimentation, les céréales, les légumes et les fruits qui, favorisant la flore de fermentation, lutteront efficacement contre les putréfactions.

La consommation de laits fermentés, yaourts et l’utilisation de probiotiques vont également dans ce sens en favorisant l’équilibre de la flore intestinale.

Pour terminer, citons une autre action importante du colon qui est d’absorber certaines vitamines, notamment la vitamine K, impliquée dans la coagulation sanguine.

Les voies de l’absorption : Les villosités

Les produits de la digestion sont absorbés par la paroi de l’intestin grêle et distribués aux organes par deux liquides, le sang et la lymphe, qui circulent dans les villosités intestinales, saillies de la paroi de l’intestin grêle.

En effet, chaque villosité contient, à la fois, un réseau de capillaires sanguins et une ramification des vaisseaux lymphatiques, le vaisseau chylifère. À la suite de phénomènes compliqués, les éléments du chyle traversent la paroi des villosités pour être absorbés.

La lymphe est appelée « sang incolore ». Elle contient les mêmes composants que le sang sauf les globules rouges. Elle a plusieurs fonctions : transporte les nutriments, draine les déchets et joue un rôle dans les défenses immunitaires.

Absorption des nutriments :

  1. Les uns, comme l’eau, les sels, le glucose, les acides aminés, se rendent dans les capillaires sanguins, c’est la voie sanguine. Ces capillaires sanguins sont facilement reconnaissables car ils contiennent des globules Les nutriments, par cette voie sanguine, sont drainés vers le foie, via la veine porte.
  2. Les autres, comme l’émulsion des lipides, se rendent dans les vaisseaux chylifères, qui se colorent en blanc laiteux ; c’est la voie chylifère. Les vaisseaux chylifères ne sont d’ailleurs visibles que lorsqu’ils sont dilatés par le chyle, sorte de lymphe enrichie par les lipides de la

Les vaisseaux chylifères rejoignent la voie lymphatique qui les amène, par la veine sous-clavière, dans la circulation générale.

La mise en réserve

Le sang qui, venant de l’intestin, traverse le foie, y abandonne une bonne partie des éléments nutritifs qu’il contient. Mais, dans les intervalles des digestions, quand le corps ne reçoit pas d’aliments, le foie reprend dans sa réserve les éléments nécessaires et les déverse dans le sang en quantité convenable. Cette mise en réserve est particulièrement nette pour le glucose, aliment du muscle. Le glucose qui provient de la digestion est arrêté par le foie, transformé en une matière inutilisable directement par l’organisme, le glycogène (glucide complexe présent dans le foie).

Puis, au fur et à mesure des besoins, le foie prend du glycogène dans sa réserve, le transforme à nouveau en glucose, qu’il déverse dans le sang en proportion voulue.

Par ailleurs, les réserves de graisses s’accumulent sous la peau dans les adipocytes.

L’organisme n’utilise pas immédiatement tous les produits d’une digestion ; il les met d’abord en réserve.

 Le principal organe de réserve est le foie. Les capillaires issus des villosités intestinales se réunissent pour constituer une grosse veine, la veine porte, qui pénètre dans le foie et s’y divise de nouveau en nombreux capillaires. Puis, du foie sort la veine hépatique, qui rejoint la circulation générale.

En résumé, une partie du sang et de la lymphe est détournée vers l’intestin, où elle absorbe les éléments nutritifs du chyle et les distribue à tous les organes ; une part de ces matières est mise en réserve de façon à alimenter tout notre organisme d’une manière continue entre les repas. 

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